- Qu’est-ce qu’un contrat d’assurance vie en déshérence ?
- Comment savoir si je suis bénéficiaire d’un contrat en déshérence ?
- Les bonnes pratiques pour éviter la déshérence des contrats d’assurance vie
- Les obligations de l’assureur pour rechercher les bénéficiaires
- Que devient le capital d’un contrat d’assurance vie en déshérence ?
L'essentiel
Qu’est-ce qu’un contrat d’assurance vie en déshérence ?
Un contrat d’assurance vie en déshérence est un contrat dont le capital n’a pas été réclamé ou ne peut pas être versé au(x) bénéficiaire(s) à son échéance ou après le décès de l’assuré. Les termes “contrat non réglé” et “contrat non réclamé” peuvent également être utilisés.
La déshérence d’une assurance vie peut être liée à plusieurs raisons. Par exemple, il peut arriver que l’assureur ne soit pas informé du décès du souscripteur. Il ne peut alors pas verser le capital aux bénéficiaires. Par ailleurs, un contrat en déshérence peut être dû à une clause bénéficiaire imprécise, rendant la tâche difficile à l’assureur chargé de retrouver les bénéficiaires désignés.
Notons que des réglementations ont été mises en place ces dernières années pour lutter contre la déshérence des contrats. Les assureurs doivent notamment faire tout ce qui est en leur pouvoir pour trouver les bénéficiaires. Grâce à ces dispositifs, les assureurs ont pu restituer 1,1 milliard d’euros en 2023 aux bénéficiaires des contrats “oubliés” selon France Assureurs.
Simulateur d'assurance vie complet
Découvrez combien peut vous rapporter votre prochaine assurance vie
Comment savoir si je suis bénéficiaire d’un contrat en déshérence ?
Pour savoir si vous êtes bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie en déshérence, la première chose à faire est de regarder sur le site de l’Agira (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance vie). Cet organisme est dédié à la recherche des bénéficiaires de contrats d’assurance vie en cas de décès. Via l’Agira, la loi permet à toute personne pensant être bénéficiaire d’une assurance vie de le vérifier en remplissant un formulaire.
Pour compléter votre demande, vous devez également fournir :
- Les informations relatives au souscripteur décédé (nom, prénom, date de naissance) ;
- Vos coordonnées ;
- Une copie de l’acte de décès du souscripteur.
L’Agira transmet ensuite votre demande à l’ensemble des compagnies d’assurance dans un délai de 15 jours. Si vous êtes effectivement bénéficiaire d’un contrat, l’assureur concerné vous informera dans un délai d’un mois.
Outre l’Agira, vous pouvez également vous adresser au notaire chargé de la succession du défunt. En effet, les notaires ont accès au FICOVIE (fichier central des contrats d’assurance vie). Ce dernier recense tous les contrats d’assurance vie dont le capital est supérieur à 7 500 €.
À partir de 10 ans après le décès de l’assuré, les fonds sur le contrat sont transférés à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Après cette date, il convient de se renseigner sur le site ciclade.fr pour savoir si vous êtes bénéficiaire d’un contrat en déshérence. Le site mis en place par la Caisse des dépôts permet effectivement de retrouver des sommes “oubliées ou perdues” (assurances vie mais aussi comptes bancaires et plans d’épargne salariale). Si vous retrouvez un contrat dont vous êtes bénéficiaire, vous pouvez alors demander la restitution du capital.
Les bonnes pratiques pour éviter la déshérence des contrats d’assurance vie
Découvrez les bonnes pratiques à mettre en place en tant qu’assuré pour éviter que votre assurance vie tombe en déshérence après votre décès.
Bien rédiger la clause bénéficiaire
La clause bénéficiaire de l’assurance vie est rédigée lors de la souscription du contrat. Il est indispensable de la rédiger de manière claire afin de bien partager le capital selon votre souhait et d’identifier facilement les bénéficiaires. Cela permet à l’assureur de leur verser rapidement les fonds après votre décès.
Vous pouvez désigner les bénéficiaires par leur nom ou leur qualité (“mes enfants” ou “mon épouse” par exemple). La désignation doit toutefois permettre de reconnaître le bénéficiaire en ne laissant aucun doute sur son identité.
Notez qu’il est possible de modifier la clause bénéficiaire à tout moment. D’ailleurs, il est recommandé de le faire sans attendre en cas de changement dans votre vie (mariage, divorce, naissance d’un enfant, etc.). Pour cela, vous devez envoyer un courrier à votre assureur, qui modifiera la clause par un avenant au contrat.
Attention, si le bénéficiaire désigné a accepté son statut, son accord est nécessaire pour modifier la clause bénéficiaire. À noter toutefois que prévenir les bénéficiaires leur permettra de faciliter leurs démarches après votre décès.
Prenez rendez-vous avec un conseiller pour gérer au mieux vos placements
Prenez rendez-vous gratuitement avec un conseiller de Fortuny
Mettre à jour régulièrement ses informations personnelles
Afin d’éviter la déshérence de votre contrat d’assurance vie, pensez à donner toutes les informations sur votre identité et vos coordonnées dès la souscription : nom, prénom(s), date et lieu de naissance, adresse, etc.
Ensuite, il est primordial de mettre à jour ces informations personnelles à chaque changement (changement de numéro de téléphone, déménagement, mariage, divorce, etc.) en informant votre assureur.
Les obligations de l’assureur pour rechercher les bénéficiaires
Au décès du souscripteur, l’assureur a la responsabilité de rechercher le(s) bénéficiaire(s) du contrat d’assurance vie.
La loi Eckert pour lutter contre les contrats en déshérence
La loi Eckert du 13 juin 2014 est venue renforcer les dispositions de la loi n°2007-1775 obligeant les assureurs à rechercher les bénéficiaires des contrats non réglés. Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, la loi Eckert vise justement à durcir les obligations des assureurs en la matière.
Voici ce que les compagnies d’assurance doivent mettre en place pour trouver les bénéficiaires des contrats en déshérence :
- Recenser une fois par an les contrats d’assurance vie inactifs, c’est-à-dire les contrats sur lesquels aucune opération n’a été effectuée pendant 12 mois.
- Vérifier chaque année que l’assuré n’est pas décédé en interrogeant le répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP).
- En cas de décès, rechercher les bénéficiaires par tous les moyens. Pour ce faire, les assureurs se fient aux informations dans le contrat d’assurance vie, via la clause bénéficiaire notamment. Si cela ne suffit pas, ils peuvent par exemple contacter les notaires, les mairies ou encore les organismes de pompes funèbres dans le but d’obtenir les coordonnées des bénéficiaires. Certaines compagnies d’assurance font même appel à des généalogistes ou des enquêteurs en dernier recours.
- Revaloriser les contrats entre la date du décès de l’assuré et la réception des pièces nécessaires au paiement du bénéficiaire.
- Transférer les capitaux non réglés à la Caisse des dépôts et consignations au bout de 10 ans.
Quelles sont les solutions d'investissement adaptées à vos besoins ?
Faites votre simulation en quelques minutes pour le savoir.
La revalorisation des sommes sur le contrat après le décès de l’assuré
Depuis le 1er janvier 2016, le capital décès doit faire l’objet d’une revalorisation entre la date du décès de l’assuré et la réception des pièces nécessaires au versement des capitaux ou, à défaut, jusqu’au dépôt à la CDC.
Cette revalorisation s’effectue à un taux déterminé par la loi. Selon l’article 3 du décret n°2015-1092, deux phases sont à distinguer pour déterminer le taux applicable :
1.Entre la date du décès et la date de connaissance du décès par l’assureur
Lorsque les clauses du contrat prévoient une revalorisation du capital en euros garanti en cas de décès, les règles définies dans ces clauses s’appliquent. À l’inverse, si le contrat ne prévoit rien, le capital garanti en cas de décès est revalorisé, net de frais, au minimum à un taux égal au moins élevé des deux taux suivants :
- La moyenne sur les douze derniers mois du taux moyen des emprunts de l’État français, calculée au 1er novembre de l’année précédente ;
- Le dernier taux moyen des emprunts de l’État français disponible au 1er novembre de l’année précédente.
2.Entre la date de connaissance du décès par l’assureur et la réception des pièces
Le taux d’intérêt permettant de revaloriser le capital en euros garanti, net de frais, est calculé au taux égal au moins élevé des deux taux suivants :
- La moyenne sur les douze derniers mois du taux moyen des emprunts de l’État français, calculée au 1er novembre de l’année précédente ;
- Le dernier taux moyen des emprunts de l’État français disponible au 1er novembre de l’année précédente.
Que devient le capital d’un contrat d’assurance vie en déshérence ?
Si l’assureur ne parvient pas à trouver les bénéficiaires des contrats en déshérence, il conserve le capital pendant 10 ans maximum. Tout au long de cette période, il doit continuer à rechercher activement les bénéficiaires de l’assurance vie.
Après 10 ans, les sommes sont déposées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). C’est alors aux bénéficiaires de se manifester auprès de la CDC pour réclamer les fonds.
Enfin, 30 ans après le décès de l’assuré, les sommes non réglées appartiennent définitivement à l’Etat si personne ne les a réclamées. Il n’est alors plus possible pour les bénéficiaires de recouvrer le capital.
Bénéficiez de l'accompagnement d'un expert dans la gestion de vos investissements
Prenez rendez-vous gratuitement avec un conseiller de Fortuny
Fiscalité de l’assurance vie sur les rachats et la succession
Assurance vie et succession : un placement indispensable
Transfert assurance vie : avantages et conditions à respecter
L’avance sur assurance vie : définition et caractéristiques
Quelle est la durée d’une assurance vie ?
Les arbitrages en assurance vie : pourquoi et comment les réaliser ?
Les différents frais d'un contrat d'assurance vie
Les fonds euros de l’assurance vie : définition et fonctionnement
Clause bénéficiaire de l’assurance vie : l'essentiel à savoir
Comment fonctionne le rachat en assurance vie ? Principe et fiscalité
Les unités de compte de l’assurance vie pour diversifier son épargne
Nantissement d'un contrat d'assurance vie : ce qu'il faut savoir
Tout ce qu'il faut savoir sur la gestion libre en assurance vie
Comprendre le contrat d'assurance vie monosupport
Gestion pilotée en assurance vie : fonctionnement, avantages, frais
Assurance vie multisupport : principe et fonctionnement
Quels sont les risques de l’assurance vie ? Tout ce qu'il faut savoir
Assurance vie luxembourgeoise : les éléments à connaître
Les abattements de l’assurance vie, en cas de rachats et de succession
Quels sont les plafonds d'un contrat d'assurance vie ?
Résiliation de l'assurance vie : tout ce qu'il faut savoir
L'épargne handicap, l'assurance vie pour les personnes handicapées