Dans le cadre du démembrement de propriété, la pleine propriété d’un bien est séparée entre la nue-propriété et l’usufruit. L’usufruit peut alors être légal ou conventionnel. Découvrez les différences entre l’usufruit légal et l’usufruit conventionnel.
Rappels sur l’usufruit
L’usufruit intervient dans le cadre d’un démembrement immobilier, où la pleine propriété est divisée entre l’usufruit et la nue-propriété. Détenir l’usufruit d’un bien permet d’en jouir sans en être propriétaire. Avec l’usufruit d’un appartement par exemple, vous pouvez l’occuper ou le mettre en location pour percevoir des loyers.
En contrepartie, l’usufruitier a également des obligations. Il doit en effet entretenir le bien et prendre à sa charge les petits travaux d’entretien. D’autre part, il doit s’acquitter de la taxe foncière et payer l’imposition sur les loyers perçus si le bien est mis en location. Enfin, l’usufruit d’un bien immobilier entre dans l’assiette taxable à l’IFI (impôt sur la fortune immobilière).
L’usufruit est un droit temporaire. À l’issue du démembrement, le nu-propriétaire récupère automatiquement l’usufruit et donc la pleine propriété. Quant à l’usufruitier, il ne détient plus rien en lien avec le bien.
La durée de l’usufruit varie selon s’il s’agit d’un démembrement viager ou un démembrement temporaire. Dans le cadre d’un démembrement viager, l’usufruit prend fin au décès de l’usufruitier. Le démembrement temporaire se termine quant à lui à la date initialement prévue dans le contrat (au bout de 5, 10 ou 15 ans par exemple).
L’usufruit peut être obtenu de manière légale ou conventionnelle, selon les conditions la mise en place du démembrement.
Les meilleures solutions d'investissement selon votre profil
Utilisez notre simulateur d’épargne pour déterminer les placements adaptés à vos objectifs en quelques minutes.
Ce qu’il faut savoir sur l’usufruit légal
Découvrez la définition de l’usufruit légal ainsi que la fiscalité applicable.
Définition de l’usufruit légal
L’usufruit légal correspond à un usufruit qui résulte d’un partage à la succession. Il s’agit en quelque sorte d’un usufruit “subi”. Comme son nom l’indique, il est prévu par la loi.
Le cas le plus commun d’usufruit légal intervient lors du décès d’une personne mariée. Le conjoint survivant peut alors hériter de la totalité du patrimoine en usufruit, et la nue-propriété revient aux enfants. L’autre possibilité pour le conjoint survivant, dans le cadre de la dévolution successorale sans testament ni donation antérieure, est de recevoir un quart des biens du défunt en pleine propriété.
Par ailleurs, dans le cadre d’une donation au dernier vivant, les droits du conjoint survivant sont étendus. Ce dernier a ainsi le choix entre percevoir :
- L’usufruit sur la totalité des biens ;
- ¼ en pleine propriété et le reste en usufruit ;
- La quotité disponible en pleine propriété.
Il est aussi possible d’hériter de l’usufruit légal d’un bien dans le cadre d’un testament.
Fiscalité de l’usufruit légal
La fiscalité applicable à l’usufruit légal dépend de la valeur de l’usufruit. Celle-ci est calculée selon le barème fiscal de l’usufruit viager prévu par l’article 699 du Code général des impôts. La valeur de l’usufruit évolue selon l’âge de l’usufruitier lors du décès.
Age de l'usufruitier au moment de l'opération | Valeur de l'usufruit | Valeur de la nue-propriété |
---|---|---|
Moins de 21 ans | 90 % | 10 % |
De 21 à 30 ans | 80 % | 20 % |
De 31 à 40 ans | 70 % | 30 % |
De 41 à 50 ans | 60 % | 40 % |
De 51 à 60 ans | 50 % | 50 % |
De 61 à 70 ans | 40 % | 60 % |
De 71 à 80 ans | 30 % | 70 % |
De 81 à 90 ans | 20 % | 80 % |
Plus de 90 ans | 10 % | 90 % |
Néanmoins, quelle que soit la valeur de l’usufruit légal, le conjoint survivant est exonéré de droits de succession selon la loi TEPA de 2007.
Si l’héritier de l’usufruit légal est autre que le conjoint, des droits de succession s’appliquent, variant selon le lien de parenté avec le défunt. Il existe toutefois des abattements sur les droits de succession, qui varient également en fonction du lien de parenté. Par exemple, l’abattement s’élève à 100 000 € entre parents et enfants.
D’autre part, l’usufruitier doit dans tous les cas s’acquitter des taxes et de la fiscalité relatives à l’exploitation du bien (taxe foncière, impôt sur les loyers en cas d’immobilier locatif, etc.) tout au long du démembrement.
L’essentiel à savoir sur l’usufruit conventionnel
Zoom sur la définition, le fonctionnement et la fiscalité de l’usufruit conventionnel.
Définition de l’usufruit conventionnel
Parfois appelé usufruit contractuel, l’usufruit conventionnel est prévu par un contrat. En effet, il est par exemple possible d’attribuer l’usufruit d’un bien à un tiers. L’usufruit conventionnel intervient dans deux cas de figures principaux :
- La donation avec réserve d’usufruit :
La donation en nue-propriété avec réserve d’usufruit consiste à donner la nue-propriété d’un bien tout en conservant l’usufruit pour continuer d’utiliser le logement ou d’en percevoir les revenus. Il s’agit généralement d’un démembrement viager, dans le but d’anticiper sa succession. La donation de nue-propriété est une opération fiscalement avantageuse car les droits de donation portent uniquement sur la valeur de la nue-propriété (voir partie suivante). La donation avec réserve d’usufruit permet donc de préparer sa succession tout en conservant l’usage du bien immobilier.
- La donation temporaire d’usufruit (DTU) :
Effectuer une donation temporaire d’usufruit revient à donner le droit de jouissance sur un bien pendant une période déterminée. Le donateur conserve alors la nue-propriété. La DTU est souvent utilisée dans le cadre familial pour fournir à l’enfant une source de revenus ou un logement à moindre prix pendant ses études par exemple grâce à la détention de l’usufruit conventionnel. Cette solution est également avantageuse pour le donateur en termes de fiscalité. Cela lui permet effectivement de diminuer ses revenus imposables et le bien sort de l’assiette taxable à l’IFI.
Bénéficiez de l'accompagnement d'un expert dans la gestion de vos investissements
Prenez rendez-vous gratuitement avec un conseiller de Fortuny
La fiscalité applicable à l’usufruit conventionnel
L’usufruit conventionnel est avantageux en termes d’imposition. Dans le cadre de la donation avec réserve d’usufruit, la fiscalité applicable au donataire varie en fonction de la valeur de la nue-propriété. Cette dernière évolue selon l’âge du donateur usufruitier au moment de la donation (barème fiscal de l’usufruit viager). Plus la donation est effectuée tôt, plus la valeur de la nue-propriété sera faible et donc moins les droits de donation seront élevés. À noter d’ailleurs qu’il existe un abattement de 100 000 € sur les droits de donation entre parents et enfants.
À la fin du démembrement, au décès de l’usufruitier, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété du bien sans frais ni fiscalité. Cette solution s’avère donc très attractive pour transmettre son patrimoine à moindre frais.
En ce qui concerne la donation temporaire d’usufruit, la valeur de l’usufruit conventionnel est calculée selon le barème de l’usufruit temporaire.
Durée de l’usufruit temporaire | Valeur de l’usufruit |
---|---|
De 0 à 10 ans | 23 % |
De 11 à 20 ans | 46 % |
De 21 à 30 ans | 69 % |
La fiscalité applicable à l’usufruit conventionnel porte ainsi sur la valeur de l’usufruit donné. Les frais de donation peuvent aussi être fortement diminués grâce à l’abattement de 100 000 € par parent et par enfant.
Les articles similaires
Calcul de la plus-value immobilière : nue-propriété, usufruit, le cas d’un bien démembré
L'essentiel à savoir sur le calcul de la plus-value immobilière en démembrement (vente de la nue-propriété, de l'usufrui
Donation de l’usufruit à son enfant, l’essentiel à savoir
Donner l’usufruit d’un bien à son enfant présente plusieurs avantages, tant pour le parent nu-propriétaire que pour l’en
Les nombreux atouts du démembrement de parts de SCPI parent/enfant
Vous avez besoin de préparer votre retraite mais vous souhaiteriez dans le même temps soutenir financièrement vos enfant
Acheter en démembrement avec ses parents : définition et avantages
Investir dans l’immobilier en collaboration avec sa famille est peu commun, mais peut présenter divers avantages. S’il e