Fiscalité des placements financiers : connaître la taxation des intérêts

Pour investir et gérer au mieux son épargne, une bonne maîtrise de la fiscalité des placements est nécessaire. En matière d’investissements financiers (assurance vie, PER, etc.), la flat tax est régulièrement retenue mais il existe de nombreux cas particuliers, ainsi que des placements exonérés d’impôt.

Fiscalité des placements financiers, tout savoir sur la taxation des intérêts

L'essentiel

  Flat tax : depuis 2018, la flat tax de 30 %, ou PFU, s’applique à de nombreux placements financiers, mais il reste des exceptions.
  L’option du barème : sur demande, il est possible de remplacer le PFU par le barème de l’impôt sur le revenu.
  Dispense d’acompte : la flat tax prévoit un acompte fiscal dont certains contribuables peuvent être dispensés sur demande.
  Enveloppes fiscales : plusieurs placements, comme l’assurance vie ou le PER, jouissent de modalités fiscales uniques et attractives.

Qu’est-ce que la fiscalité des placements financiers ?

Lorsque vous investissez dans un produit financier, ce placement va, idéalement, générer des intérêts en cours de vie et/ou des plus-values à la revente. Hors cas particuliers, ces gains supportent une fiscalité : impôt sur le revenu et/ou prélèvements sociaux de type CSG/CRDS.

Le régime fiscal applicable varie selon plusieurs facteurs. Traditionnellement, on distingue les placements à revenus fixes, comme les obligations, des placements à revenus variables, comme les actions. Néanmoins, depuis la mise en place de la flat tax ou prélèvement forfaitaire unique (PFU) au 1er janvier 2018, les modalités d’imposition s’avèrent finalement très proches dans les deux cas. Seules quelques différences notables apparaissent dès lors que le contribuable choisit l’option du barème progressif de l’impôt sur le revenu à la place du prélèvement forfaitaire unique.

Si la réforme de 2018 a tendu à unifier la fiscalité des placements financiers, elle n’a pas remis en cause certains cas particuliers. Ainsi, de multiples placements financiers, ou enveloppes fiscales, profitent de modalités d’imposition distinctes.

Il s’agit notamment de :

  • L’assurance vie et le contrat de capitalisation ;
  • Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) ;
  • Le Plan d’Épargne Retraite (PER) ;
  • L’épargne salariale (Plan d’épargne d’entreprise ou PEE).

Certains livrets d’épargne réglementés sont entièrement exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux, comme le livret A. Les Plans Épargne Logement (PEL) de moins de 12 ans et les Comptes Épargne Logement (CEL) échappent quant à eux à l’impôt sur le revenu s’ils ont été ouverts avant le 1er janvier 2018 (les prélèvements sociaux restent dus).

La flat tax (PFU)

Depuis 2018, le prélèvement forfaitaire unique est l’option retenue par défaut par l’administration fiscale pour l’imposition des placements financiers.

Lorsqu’elle s’applique pleinement, la flat tax prend la forme d’une ponction de 30 % des gains encaissés par le contribuable. Ce taux de 30 % se décompose entre :

  • 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu (taux forfaitaire) ;
  • 17,2 % au titre des prélèvements sociaux.

Par défaut, le PFU est prélevé à la source sur les produits de placements financiers. Cette taxation prend le nom de prélèvement forfaitaire obligatoire non libératoire.

Au moment de remplir la déclaration de revenus annuelle, les sommes perçues l’année précédente au titre de vos placements financiers soumis au PFU sont indiquées par l’administration fiscale. Le cas échéant, vous pouvez corriger ces montants pré-remplis.

Imprimé fiscal unique (IFU)

Les établissements teneurs de compte de vos placements financiers vous transmettent chaque année avant la déclaration de revenus un imprimé fiscal unique (IFU). Celui-ci fait figure de justificatif du bon paiement de l’impôt au titre du prélèvement à la source et vous permet de vérifier l’exactitude des informations pré-remplies par l’administration fiscale.

C’est également dans le cadre de la déclaration de revenus que vous pouvez demander à activer l’option pour l’imposition au barème progressif.

Faites appel à un expert pour anticiper la fiscalité de vos placements

Prenez rendez-vous gratuitement avec un conseiller de Fortuny

Prendre rendez-vous

PFU ou barème progressif de l’impôt

L’imposition des revenus du capital peut différer sur indication expresse des contribuables. Si cela s’avère plus avantageux, ils peuvent demander à activer l’option pour le barème progressif de l’impôt pour la fiscalité de leurs placements financiers.

Comment choisir entre PFU et barème progressif

Choisir l'imposition au barème progressif

Important : l’option pour l’imposition au barème progressif s’applique à tous les revenus de placement entrant dans le champ du PFU. Elle est également irrévocable.

D’une manière générale, l’option du barème progressif peut avoir du sens pour les personnes dont le taux marginal d’imposition (TMI) n’excède pas 11 %. En effet, elles sont alors non imposables ou font l’objet d’un TMI inférieur au taux forfaitaire retenu pour le calcul de l’impôt sur le revenu dans le PFU (12,8 %). Pour les personnes imposées à 30 % et plus sur le revenu, le PFU sera généralement plus favorable.

Pour bénéficier de l’imposition au barème progressif, il suffit de cocher la case 2OP lors de la déclaration de revenus.

En cas de doute sur l’option à choisir, vous pouvez procéder à des simulations sur le site de l’administration fiscale avant de valider votre déclaration de revenus. De la sorte, vous pourrez comparer l’impact des deux régimes fiscaux et choisir celui qui vous permet d’être plus faiblement imposé. De plus, des messages d’alerte peuvent apparaître alors que vous remplissez votre déclaration en ligne pour vous indiquer, le cas échéant, que l’option du barème progressif vous serait plus favorable.

Droit à l'erreur

Si vous maintenez le PFU et réalisez avoir fait une erreur après la validation de votre déclaration, vous bénéficiez d’un droit à l’erreur et pouvez formuler une demande de modification à l’administration fiscale a posteriori, sans risquer de pénalité.

Quelle que soit l’option retenue, les prélèvements sociaux restent dus. Cela étant, dans certains cas, l’option pour l’imposition au barème ouvre droit à la déductibilité d’une partie de la contribution sociale généralisée (CSG).

La dispense d’acompte

Comme évoqué plus haut, le PFU est prélevé initialement à la source par l’établissement financier qui tient votre compte. Néanmoins, il est possible, sous conditions, de demander une dispense d’acompte à votre banque (ou autre établissement financier) afin de ne pas avoir à payer le prélèvement forfaitaire obligatoire non libératoire, qui correspond à la taxation à l’impôt sur le revenu au taux de 12,8 % (les prélèvements sociaux de 17,2 % restent dus dans tous les cas).

Cette dispense est utile pour les personnes peu ou pas imposées sur le revenu et qui comptent donc opter pour le barème progressif dans le cadre de la fiscalité de leur épargne.

Pour bénéficier de la dispense d’acompte, il faut remplir les conditions suivantes :

  • Votre revenu fiscal de référence (RFR) de l’année N-2 (deux années avant la perception des gains) est inférieur à 25 000 € (personne seule) ou 50 000 € (couple marié ou pacsé). Dans le cas particulier des dividendes, ces seuils sont relevés de 25 000 € ;
  • Vous devez transmettre votre demande avec une attestation sur l’honneur à votre établissement financier avant le 30 novembre de l’année qui précède la perception des gains (30 novembre 2023 pour les intérêts, dividendes et autres gains à percevoir en 2024).
Oubli de la demande de dispense

Si vous oubliez d’adresser votre demande de dispense et que l’option du barème progressif est plus intéressante pour vous, il vous suffit de l’indiquer dans votre déclaration de revenus en cochant la case 2OP. Le prélèvement forfaitaire dont vous vous êtes acquitté sera alors remboursé par l’administration fiscale, en totalité si vous êtes non imposable.

Quels placements financiers sont faits pour vous ?

Détectez les placements qui vous permettront d’atteindre votre objectif.

Définir votre projet

Récapitulatif de la fiscalité des placements financiers

Voici un récapitulatif non exhaustif des régimes d’imposition applicables aux principaux placements financiers.

Les placements financiers imposables

Zoom sur la fiscalité des placements financiers imposables.

Assurance vie

La fiscalité de l’assurance vie varie sensiblement selon la date d’ouverture du contrat et la durée de détention de ce dernier. Nous vous invitons à consulter notre page dédiée à la fiscalité de l’assurance vie.

Seuls les gains réellement perçus lors d’un rachat ou retrait sur le contrat sont imposables.

Plan Épargne Retraite

La fiscalité applicable à la sortie du PER varie selon différentes modalités : déblocage en capital ou en rentes viagères, au moment de la retraite ou par anticipation et avec ou sans déductibilité des versements à l’entrée.

Lorsque vous bénéficiez de la déduction fiscale des versements, le capital et les intérêts sont imposables à la sortie.

Investissement en actions cotées en Bourse

Les revenus (dividendes) et plus-values sont imposés à la flat tax de 30 %, avec possibilité de choisir l’imposition au barème progressif. Des abattements, variables selon le type de gain, sont accessibles avec cette option.

Différentes fiscalités

Ce régime fiscal prévaut pour les investissements boursiers réalisés dans le cadre d’un compte-titres ordinaire (CTO). Les placements en actions réalisés dans un PEA relèvent d’une fiscalité différente (voir plus bas).

Plan Épargne en Actions

Les rachats effectués sur un PEA détenu depuis au moins 5 ans sont exonérés d’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux restent dus sur les gains encaissés.

En cas de retrait avant 5 ans, le PFU de 30 % s’applique sur les gains, sauf option pour le barème progressif.

Placements à revenus fixes (obligations, comptes à terme, livrets bancaires fiscalisés, etc.)

Le prélèvement forfaitaire unique s’applique, sauf option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Plan Épargne Logement ouvert à partir de 2018

Le PFU est appliqué aux intérêts versés chaque année. Le contribuable peut demander à activer l’option pour le barème de l’impôt sur le revenu.

Pour les PEL ouverts avant 2018, les intérêts sont exonérés d’impôt pendant les 12 premières années de détention et les prélèvements sociaux restent dus. Après le 12ème anniversaire, ils sont imposables selon le régime fiscal décrit au paragraphe précédent.

Compte Épargne Logement ouvert à partir de 2018

Les intérêts sont soumis à la flat tax ou au barème progressif de l’impôt sur option.

Lorsque le CEL a été ouvert avant 2018, les intérêts supportent uniquement les prélèvements sociaux (exonération d’impôt sur le revenu).

Plan Épargne Entreprise

La fiscalité du PEE varie selon plusieurs facteurs, dont la nature des versements (abondement de l’entreprise, intéressement du salarié, versements volontaires du salarié, gains réalisés par les titres détenus dans le plan) et le statut du plan d’épargne salariale (en cours de vie, déblocage anticipé, fin du plan).

Les placements financiers exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux

Un petit nombre de placements financiers sont entièrement exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, à savoir :

Faites vous accompagner par un expert de la gestion de patrimoine

Par téléphone du lundi au vendredi

Par email à tout moment

Prendre rendez-vous
Pour aller plus loin sur la fiscalité des placements financiers